Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 15:54

Wild Bunch

Au-delà d'être un moment de cinéma inoubliable, The Wrestler est le film qui, en prouvant l'éclectisme de son auteur, impose Darren Aronofsky comme l'un des plus grands cinéastes actuels.
Le scénario utilise la simplicité avec une telle honnêteté que le réalisme social et la profondeur émotionnelle sont omniprésents. Les personnages sont admirablement écrits, en particulier le personnage principal: Randy est une gloire du catch déchue, enfermé dans un quotidien financièrement difficile et une solitude pesante, qui ne se produit plus que dans de petites salles de quartier et travaille dans un supermarché. Sa vie est une succession de petit bonheur et de grande désillusions. Jusqu'au jour où une crise cardiaque lui apprend qu'il ne pourra plus jamais pratiquer de catch. Encore plus désespéré, Randy va être sauvé par l'amitié qu'il porte à une strip-teaseuse, qui lui redonne goût à la vie et l'encourage à renouer des liens avec sa fille, qu'il a abandonné au profit de sa célébrité passée. Il retrouve l'amour de sa fille, et regagne espoir en la vie. Mais cette relation finira mal, et Randy se persuadera que le catch est l'unique remède pour être aimé des autres, ce qui le conduira au suicide final, d'une beauté profondément mélancolique. Le personnage est joué par un Mickey Rourke qui signe un retour en état de grâce, transcendé par la proximité du personnage avec sa propre vie, et livre une interprétation au-delà des mots tant elle émeut aux larmes. Pour compléter le casting principal, Rourke est soutenu par la sublime et fragile Marisa Tomei ainsi que la mystérieuse et surprenante Evan Rachel Wood. Après les démonstrations visuelles de ses trois précédentes long-métrages, Aronofsky s'est tourné vers une oeuvre beaucoup plus classique, prouvant par ailleurs la richesse et la qualité de son talent avec une audace rarement vu chez un cinéaste (qui pourrait se vanter d'être aussi à l'aise pour créer des déluges pyrotechniques et philosophiques tels que The Fountain que des drames nostalgiques et poignants tels que The Wrestler?). Mais le réalisateur de Requiem for a dream renoue par moments avec la force visuelle si caractéristique du reste de sa filmographie, appuyé en cela par une musique discrète mais agréable ainsi qu'une photographie magnifique.
Au final, tout, de la prestation exceptionnelle des acteurs jusqu'à la modestie et l'intelligence de la mise en scène en passant par la sincérité du scénario, concourt à faire de The Wrestler un drame bouleversant d'une pureté absolue, d'une émotion transcendante et d'une mélancolie qui brise le coeur.

10/10



Partager cet article
Repost0

commentaires

J
magnifique film de catch.
Répondre

Présentation

  • : Le Point Critique
  • : La longue élaboration de ce blog de critiques cinématographiques est le témoignage de ma passion pour le Septième Art. J'écris ces critiques davantage pour partager mon point de vue sur un film que pour inciter à le voir. Ainsi, je préviens chaque visiteur de mon blog que mes critiques peuvent dévoiler des éléments importants de l'histoire d'un film, et qu'il vaut donc mieux avoir préalablement vu le film en question avant de lire mes écrits.
  • Contact

Profil

  • julien77140
  • Depuis très jeune, l'art est omniprésent dans ma vie: cinéma, musique, littérature... Je suis depuis toujours guidé par cette passion, et ne trouve pas de plaisir plus fort que de la partager et la transmettre aux autres.
  • Depuis très jeune, l'art est omniprésent dans ma vie: cinéma, musique, littérature... Je suis depuis toujours guidé par cette passion, et ne trouve pas de plaisir plus fort que de la partager et la transmettre aux autres.

Recherche

Archives