Dans un parcours de cinéphiles, l'on est amené, au gré des hasards, à voir de tout, et c'est tant mieux. Je suis persuadé que les mauvais films, au même titre que les bons, participent à l'édification d'une culture. Même si cela donne l'impression de perdre son temps, voir du mauvais ou du médiocre a au moins un mérite: permettre d'apprécier à sa juste valeur l'excellence. Après tout, comment pourrait-on se rendre compte de la difficulté de créer si l'on ne voyait que des chefs-d'oeuvre?
Piège en aux troubles est un polar totalement inoffensif, qui se contente de réutiliser les sentiers balisés du genre avec une mise en scène digne d'un téléfilm. Malgré une surprise vers la fin (qui tient plus du coup de théâtre forcé et invraisemblable que d'une conclusion vraiment construite), l'ensemble se révèle très prévisible. Même si le film repose en grande partie sur ses épaules, Bruce Willis ne vous fera pas oublier qu'il a déjà fait baucoup mieux, et Sarah Jessica Parker n'est utilisé que pour son joli minois. Quant au fameux tueur qui accapare toute l'intrigue et se révèle à nous dans les dernières minutes, il est insupportable de cabotinage, faisant à lui-seul basculer le film dans le grand-guignol.
Bref, Piège en eaux troubles, comme le suggère son titre, est un petit naufrage sans éclats, un bon petit nanar du dimanche soir sur lequel il n'est pas utile de s'attarder...
3/10