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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 19:49

La célébrité planétaire de Paul Newman en tant qu'acteur a malheureusement masqué son activité méconnue de réalisateur. En 5 films, il s'est imposé comme une figure du cinéma indépendant. Et, De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, ce film au titre étrange, ne fait qu'attester du talent certain de M. Newman derrière la caméra.
La réalisation témoigne d'un vrai regard de cinéaste, d'une vraie personnalité qui tient les rênes du projet: Paul Newman prend son temps à définir ses personnages, à établir leurs relations, à mettre en place les enjeux qui les concernent. Le récit dresse une étude de personnages puissante et subtile, qui s'appuie sur un trio d'actrice lumineuse, en particulier Joanne Woodward, dans le rôle complexe de Béatrice, qui rappelle ceux de Gena Rowlands, et Nell Potts, qui prête ses traits à l'inoubliable Matilda, toutes deux éblouissantes sous la caméra d'un Paul Newman qui les filme avec une générosité et une sensibilité extrêmes et justifiées (les deux sont respectivement sa femme et sa fille). De l'influence... se démarque par ses dialogues superbement écrits, qui mélangent à la perfection l'humour et la gravité, et replacent les personnages dans toute leur humanité, leurs failles et leur tempérament; ce qui n'empêche pas Paul Newman d'avoir recours aux silences et aux non-dits. Sans véritable histoire, le script décrit le quotidien d'une femme et de ses deux filles avec une justesse documentaire, et Newman traduit cette démarche avec une mise en image d'une pureté exceptionnelle. Si l'on s'attend dans un premier temps à un film exclusivement concentré sur le personnage joué par Joanne Woodward, on se rend compte qu'il s'agit en fait de la description globale d'une famille morcelée. A mi-chemin entre Wanda et Une femme sous influence, le film de Paul Newman surpasse ces deux modèles imposants en livrant plus qu'un portrait de femme. De l'influence... se conclut sur un monologue d'une humanité déchirante et d'une portée quasi-métaphysique, qui insiste sur la nécessité d'être curieux du monde et de l'existence pour mieux les apprécier et se protéger des différents maux qui s'y rapportent: sur cette fin, Newman affirme sa foi en l'homme avec une simplicité et une vérité bouleversante.

 Il y a presque 40 ans déjà, Paul Newman signait ce film solaire, d'une beauté et d'une pureté incomparables, mettant en scène deux actrices, deux personnages, qu'on n'est pas près d'oublier: Joanne Woodward (Béatrice) et Nell potts (Matilda). Une oeuvre aussi méconnue que somptueuse.

10/10



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  • : Le Point Critique
  • : La longue élaboration de ce blog de critiques cinématographiques est le témoignage de ma passion pour le Septième Art. J'écris ces critiques davantage pour partager mon point de vue sur un film que pour inciter à le voir. Ainsi, je préviens chaque visiteur de mon blog que mes critiques peuvent dévoiler des éléments importants de l'histoire d'un film, et qu'il vaut donc mieux avoir préalablement vu le film en question avant de lire mes écrits.
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  • julien77140
  • Depuis très jeune, l'art est omniprésent dans ma vie: cinéma, musique, littérature... Je suis depuis toujours guidé par cette passion, et ne trouve pas de plaisir plus fort que de la partager et la transmettre aux autres.
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