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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 14:44
Spécialiste des destructions massives à grand renfort d'effets spéciaux, Roland Emmerich fait passer, avec 2012, ses autres films pour de simple mises en bouche. Mais l'on se rend vite compte que le cinéaste n'a pas changé, et donc pas pris conscience des terribles défauts qui entachaient ses précédentes réalisations. 2012 s'affirme donc comme un pur produit hollywoodien, calibré, à la fois stupide et ultra-spectaculaire. 2012 donne lieu à des séquences d'apocalypse tellement sidérantes que l'on aurait envie de pardonner le fait que les effets spéciaux sont sa seule raison de vivre. Mais c'est impossible, car au-delà de ça, c'est le vide total. Les personnages sont réduits à l'état d'esquisse, caricaturaux au possible, l'histoire est digne des écrits d'un gamin paresseux et les thèmes abordés (famille, amour, solidarité, humanité) sont traités avec une telle niaiserie que l'on se demande si Emmerich ne se fout pas de la gueule du spectateur. Le récit aurait pu être un moyen passionnant pour délivrer des interrogations sur l'éradication de l'espèce humaine, la désorganisation totale engendré par le cataclysme, le désastre humain, la nécessité de survivre annihilant toute notion de solidarité: au final, tout est ignoré, mis de côté, sous-exploité. Et l'unique semblant de réflexion qu'il tente de développer, à savoir les complots gouvernementaux visant à ne sauver que les élites au détriment des classes sociales moyennes et défavorisées, n'est que survolé et finit par se noyer dans la soupe de bons sentiments malhonnêtes à la fin, ce qui prouve une fois de plus qu' Emmerich n'a aucun sens de la réflexion et ne s'intéresse qu'au profit engendré par les scènes d'action. Alors, même si le scénario est inexistant et le cinéaste peu apte à manier un semblant de surprise et de réalisme, ce qui fait que l'on devine 2h avant la fin qui va vivre ou mourir, la débauche d'effets spéciaux offrent un spectacle de tous les instants, époustouflant et jubilatoire, tellement efficace que le suspens envahit le spectateur même si l'on sait d'avance ce qu'il va se passer. L'éruption volcanique à Yellowstone, les tsunamis ou encore la fuite des personnages principaux de leur ville (en voiture puis en avion) constituent les moments les plus fous du film. Sinon, l'interprétation est uniformément à l'image des personnages: transparente. Le nouveau film de Roland Emmerich est un divertissement total, plaisant et sous-tension, mais entaché par d'agaçantes scènes intimistes, des dialogues complètement invraisemblables, un propos bêtement manichéen et une réflexion à deux balles sur l'humanité. Le seul moyen pour aimer un tel film, c'est de l'aborder au dixième degré. Finalement, 2012 est l'exemple parfait du film à voir une seule fois dans sa vie: au cinéma. 4/10

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  • : Le Point Critique
  • : La longue élaboration de ce blog de critiques cinématographiques est le témoignage de ma passion pour le Septième Art. J'écris ces critiques davantage pour partager mon point de vue sur un film que pour inciter à le voir. Ainsi, je préviens chaque visiteur de mon blog que mes critiques peuvent dévoiler des éléments importants de l'histoire d'un film, et qu'il vaut donc mieux avoir préalablement vu le film en question avant de lire mes écrits.
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  • julien77140
  • Depuis très jeune, l'art est omniprésent dans ma vie: cinéma, musique, littérature... Je suis depuis toujours guidé par cette passion, et ne trouve pas de plaisir plus fort que de la partager et la transmettre aux autres.
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