Si Woody Allen brille toujours autant par la richesse de son scénario et ses dialogues ciselés et hilarants, son sens du rythme et de la mise en scène se fait moins réussi dans ces Crimes et Délits.
En effet, l'ennui pointe de temps en temps le bout de son nez à cause de l'austérité d'une mise en scène qui se veut sobre et élégante mais qui fait preuve d'un classicisme trop appuyé, malgré un casting plutôt conséquent et une histoire intéressante sur le papier. Mais Crimes et Délits se démarque par la richesse de son contenu: il rend très bien compte de la difficulté à faire des choix dans la vie et à les assumer, s'interroge sur l'humain, la liberté, l'amour, l'importance de la situation sociale et la fragilité de la morale. On peut très facilement trouver dans Crimes et Délits l'admiration que porte Woody Allen aux grands penseurs tels que Dostoïevski. Le film propose également une plongée discrète mais intéressante dans le milieu cinématographique, régi par l'argent et l'idéalisation de l'image.
Crimes et délits est un film frustrant sur la forme mais brillant sur le fond, qui s'apparente davantage à un hommage de Woody Allen envers la philosophie qu'à une oeuvre cinématographique aboutie.
6/10