Casting venu de divers horizons dans une histoire ayant pour cadre un petit village français, tel est le point de départ de ce film de Lasse Hallström, Le chocolat.
Dès les premières images, Le chocolat prend cette apparence de conte coloré et gentiment naïf. La mise en scène déborde de lyrisme mielleux et d'artifices visuels factices, l'histoire regorge de clichés et de bons sentiments, et malgré cela, il émane de ce film une sorte de naïveté reposante, de magie séduisante qui font passer un agréable moment. La beauté bricolée des décors, des costumes et de la distribution (la superbe Lena Olin en tête) créent une ambiance, peut-être factice, mais à coup sûr plaisante. Les personnages sont réduits à l'état d'esquisse, l'évolution miraculeuse de certains met en lumière le manque de crédibilité du scénario, mais qu'importe, du moment que l'on s'attache à certains d'entre eux. Critique trop démonstrative d'un village empêtré dans ses traditions religieuses et morales trop rigides, Le chocolat utilise le conte comme moyen pour mettre en avant l'humanité, le plaisir de vivre, la solidarité, et la lutte face au conservatisme extrême: si ces messages n'ont rien d'originaux, le film conserve une énergie de vivre vraiment sympathique.
Le chocolat fait partie de ces films qui séduisent aussi bien par leurs qualités que leurs défauts. Lasse Hallström orchestre un conte plein de bons sentiments, à la naïveté rafraîchissante, et qui fait du bien à voir, malgré ce manque de subtilité qui le caractérise.
6/10