27 mars 2010
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Le véritable prodige du film de Jean Cocteau, cest sa résistance au temps malgré labondance d « effets spéciaux » de lépoque. Du reste, La Belle et la bête est un conte enchanteur et joliment naïf, sans atteindre des sommets.
Jean Cocteau, très inspiré par lhistoire et cette volonté de replonger le spectateur dans lenfance, opte pour une mise en scène poétique et esthétique, renforcée par la grande beauté des décors et des costumes. Lesthétique noir et blanc est servie par une photographie somptueuse qui joue entre les contrastes de lumière : certains moments du film ressemblent à des tableaux. Ainsi, les meilleures séquences du film restent à coup sûr les phases dexploration du manoir de la Bête, que ce soit par la Belle ou son père. La mise en scène illustre parfaitement ce conte fantastique qui met en exergue la force de lamour passionnel par-delà les préjugés physiques. Les acteurs, avec leur jeu très théâtralisés, peinent cependant à susciter lémotion : seul Jean Marais, magistralement maquillé et costumé sous les traits de la Bête, y parvient. De ce film, on retiendra le tour de force de Jean Marais grimé en Bête, et quelques séquences de pure magie, où la majesté des décors, la beauté de la photographie et la poésie des plans, baignant dans un silence désarmant, laissent le spectateur béat dadmiration. Tout, de la réalisation jusquà linterprétation, concourt à rendre à ce film un aspect théâtral qui renforce linnocence de lhistoire mais fait perdre une certaine intensité.
Naïf, charmant, parfois magique, La Belle et la Bête accuse et un rythme parfois défaillant et une certaine niaiserie qui nuit au film, notamment lors d'un final très décevant.
6/10